Le requin n'est certes pas le plus populaire des animaux marins, il n'en demeure pas moins indispensable dans l'équilibre des écosystèmes. Or, d'après les registres de pêche en haute mer des Etats-Unis, en quinze ans le nombre de requins a diminué de 50 % à 80 % selon les espèces dans l'Atlantique Nord-Ouest. Des chercheurs canadiens du département de biologie d'Halifax ont analysé également les registres des flottes palangrières américaines, des bateaux qui pêchent essentiellement le thon et l'espadon en haute mer. Les scientifiques ont repris les données de 214 234 remontées de lignes entre 1986 et 2000 avec une moyenne de 550 hameçons par ligne (1).
Tendance. Pour certaines espèces requins côtiers ou requins de haute mer , les chiffres sont impressionnants : ainsi les chercheurs estiment que les requins marteaux ont diminué de 89 % depuis 1986. Le déclin des requins tigres atteint 65 % et celui des requins renards 80 %. Ces chiffres, basés sur les prises, ne reflètent pas la population réelle, qui est impossible à évaluer, mais ils indiquent une tendance.
«Ces requins se capturent très facilement. Quand il y a quelque chose à manger, ils viennent», explique Pascal Lorance de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer), à Brest. «Une fois pris, comme ils ont besoin de nager pour respirer, ils meurent très vite.» «Il faut savoir pourtant que la plupart de ces espèces existent dans d'autres mers. Un stock peut être menacé mais pas forcément l'es