«Il faut faire le ménage à la maison» avant de descendre dans la rue avec des banderoles clamant «Francis [Mer] des sous !». La maison, c'est le Cnes l'agence spatiale française et le propos est de Roger-Maurice Bonnet, qui vient de remettre aux ministres de la Recherche et de la Défense, Claudie Haigneré et Michèle Alliot-Marie, un rapport sur la politique spatiale. Un rapport pour situation «de crise majeure», dit Bonnet, aggravée par le récent échec d'Ariane 5, au moment où la politique spatiale européenne est «à la croisée des chemins», estime Claudie Haigneré.
Plan d'action. Roger-Maurice Bonnet, président du Cospar (Committee on Space Re search), n'a donc pas emprunté la voie facile de la revendication financière. Mais, tout en proposant une réforme du Cnes destinée à en restaurer la gestion et un plan d'action immédiat, il a ébauché une stratégie pour la France et l'Europe qui met les responsables politiques au pied du mur budgétaire. Au plus haut niveau : parmi ses 75 propositions figure la création, sur le modèle du Conseil de défense, d'un Conseil de l'espace présidé par le président de la République et regroupant les ministres concernés. Ainsi que l'organisation, en 2005, d'une conférence réunissant chefs d'Etat et de gouvernement avec la Commission et l'Agence spatiale européenne afin «d'établir les nouvelles bases de la politique spatiale européenne, comprenant la sécurité et la défense». Sécurité et défense seraient la voie, inspirée de «la leçon américaine»