«Trois pour cent d'eau, pour une roche basaltique, c'est très élevé.» Albert Jambon, géologue à Paris-VI, est tout content de sa «dernière martienne». Le petit caillou qu'il vient d'étudier, avec des collègues de Brest, de Lyon et d'Angers (1), serait un roc de Mars. C'est ce qu'il assure dans son communiqué de déclaration à la Meteoritical Society, qui tient le catalogue officiel validé par la communauté scientifique des «pierres de ciel». Elle s'y présente sous le code NWA 1669, mais son petit nom est Al-Mala'ika, affirme son parrain, Albert Jambon. Elle a été trouvée dans le désert nord-marocain, près de la frontière algérienne, comme quatre autres petites pierres ces dernières années, par les équipes de Bruno Fectay, un dénicheur de ces cailloux venus d'outre-espace dont il fait commerce.
«Pourtant, avoue Bruno Fectay, lorsqu'on l'a trouvée, en 2001, elle ne nous semblait pas martienne.» Le caillou de 35 grammes est alors rangé dans une catégorie de météorites les ureilites intéressantes, mais dont l'étude pouvait attendre. C'est après avoir vérifié toutes les suspectées martiennes que les géologues se sont penchés, en septembre 2002, sur les ureilites... Pour découvrir qu'elles recelaient un trésor d'une tout autre envergure. En provenance directe de Mars, dixit Albert Jambon.
Bulles de gaz. La signature, dit-il, est sans équivoque. Les caractéristiques chimiques et physiques d'Al-Mala'ika la placent dans la catégorie shergottites. Des météorites qui ne peuvent pr