Menu
Libération

«Le métier d'astronaute restera dangereux encore longtemps»

Article réservé aux abonnés
L'accident relance le débat sur l'envoi d'hommes en orbite.
publié le 3 février 2003 à 22h05

L'homme ou le robot ? La destruction en vol de Columbia relance le débat, vieux comme la conquête spatiale. A chaud, les réactions sont convenues. «On continue», dit George W. Bush. «Toujours volontaire pour embarquer à bord d'une navette», affirme l'astronaute Philippe Perrin, qui vola en juin 2002. «Un accident d'avion n'arrête pas l'aéronautique, toute conquête est accompagnée d'accidents», assène Jean-Jacques Dordain, futur directeur général (en juin prochain) de l'Agence spatiale européenne.

Paradoxe. Cette idée que la présence de l'homme dans l'espace est un acquis irréversible est ancienne. Lorsqu'en 1976 Hubert Curien, président du Cnes (l'agence spatiale française), rencontre le président Giscard d'Estaing, il lui propose d'envoyer un Français dans l'espace. «Une femme, alors», répond Giscard. Ce fut le général Jean-Loup Chrétien. Pour Curien, un pays ne pouvait être considéré comme une puissance spatiale s'il n'envoyait pas d'homme vers les étoiles. Une sorte d'évidence. Après Christophe Colomb, Gagarine. Après le Mayflower, les pionniers des cités de l'espace. Un discours séduisant, qui permet de mêler rêve et politique. Il suppose que l'espace est source d'énergie, de matières ou terrain de découvertes, comme l'était le Nouveau Monde. Il l'est en puissance... mais ne le sera vraiment qu'après le développement de technologies spatiales d'une tout autre envergure que celles existantes.

Le mariage originel du spatial avec le vol habité ne relève pas d