Claudie Haigneré, la ministre de la Recherche, a présenté le nouveau président du Centre national d'études spatiales (Cnes), Yannick d'Escatha, nommé hier en Conseil des ministres, comme un «serviteur de l'Etat». Lequel s'est empressé de lui donner raison en répondant à toute question sur la future politique du Cnes qu'elle serait «ce que le gouvernement en décidera». Réponse logique pour un impétrant à peine nommé, mais surtout en raison du flou qui continue de peser sur la politique spatiale. Un flou d'autant plus dommageable que le secteur «est en crise», reconnaît la ministre.
Une crise majeure. Institutionnelle : l'ancienne direction du Cnes avait implosé. Budgétaire : les finances de l'organisme ne sont pas compatibles avec les programmes engagés. Technique : l'explosion au décollage de la nouvelle version d'Ariane 5, dite «dix tonnes», met en cause sa direction des lanceurs, responsable du programme. Le tout assaisonné des difficultés économiques de l'industrie spatiale, des conséquences imprévisibles de l'explosion de la navette Columbia et des relations délicates entre le Cnes et l'Agence spatiale européenne.
Autant dire que d'Escatha a du pain sur la planche. Venu de la direction d'EDF il se félicite d'y avoir, comme directeur de la production, augmenté de 3 % la disponibilité, donc la rentabilité, des centrales nucléaires il a fait presque toute sa carrière dans l'énergie nucléaire et au Commissariat à l'énergie atomique. X-Mines, poussé à ce poste par le minist