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Libération

A 36 000 km de la Terre, Artemis a rejoint son bureau

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Une défaillance d'Ariane 5 avait compromis la mission du satellite expérimental européen.
publié le 21 février 2003 à 22h29

L'Agence spatiale européenne (ESA) est heureuse d'annoncer que le satellite Artemis a rejoint son orbite de travail, à 36 000 km d'altitude, le 31 janvier. La nouvelle peut sembler banale, elle ne l'est pas du tout. Le 12 juillet 2001, lorsqu'Ariane 5 a lancé Artemis, un satellite expérimental de télécommunications, la fusée européenne a gâché son boulot. Son deuxième étage n'ayant pas poussé assez longtemps, Artemis s'est retrouvé coincé sur une orbite à 17 000 km d'altitude à l'apogée.

Relais. Grave échec pour un engin qui devait valider des technologies nouvelles. En particulier, la communication entre satellites par laser, ce qui lui permet de servir de relais entre des satellites d'observation de la Terre, qui défilent à quelques centaines de kilomètres d'altitude seulement, et les stations de réception. Une solution radicale et élégante aux problèmes de liaisons dues aux orbites basses. Mais Artemis devait également expérimenter un nouveau mode de propulsion en orbite, à l'origine destiné à corriger de petits défauts. Une propulsion dite ionique, qui consiste à accélérer par un champ électrique des atomes ionisés puis à les expulser, comme le gaz d'un moteur chimique. Mais la performance est bien différente : 30 km/seconde pour le moteur ionique contre 1 km/s seulement pour le chimique.

Les équipes de l'ESA, d'Alenia Spazio et d'Astrium ont dans un premier temps utilisé le moteur chimique classique, embarqué par précaution, pour hisser Artemis sur une orbite circulaire à