Navette ou pas, les astronautes revoleront. Depuis l'explosion en vol de Columbia, la Nasa tient un discours volontariste, récusant par principe toute mise en cause des vols habités. Nouvelle étape de cette démarche, il y a deux jours, avec la publication des exigences auxquelles devra répondre sa prochaine nef spatiale, l'OSP Orbital Space Plane.
La décision de principe de construire l'OSP date de novembre. A l'époque, Sean O'Keefe, le patron de la Nasa, tranche dans le vif le débat sur le futur système de transport spatial. Il envoie au rebut toutes les propositions de camion à tout faire transport de fret et d'astronautes par le même engin, sur le modèle des navettes que l'industrie avait étudiées. Lui veut dissocier fret et astronautes. Et transporter ces derniers par un petit avion orbital, lancé par une fusée classique, concept proche d'Hermès, l'éphémère avion spatial étudié par l'Europe au début des années 1990. Un choix dicté par les échecs technologiques des essais de fusée «à la Tintin», entièrement réutilisables. Et par les coûts monstrueux que ces projets supposaient. Mercredi, l'agence a donc défini les objectifs minimums que l'engin doit atteindre, ce qui va permettre aux industriels d'entrer dans le vif du sujet... alimentés par près de 5 milliards de dollars (4,6 milliards d'euros) que la Nasa va consacrer au projet d'ici à 2007.
L'OSP devra être réalisé sous la forme d'une flotte complète, en deux versions, sur un concept unique et avec une capacité d'e