La navette Columbia et son équipage pourraient avoir été victimes d'un choc avec un débris spatial. Cette thèse, évoquée dès l'accident mais peu suivie jusqu'à présent, a pris du poids hier. Le nouvel élément à charge est une tuile thermoprotectrice découverte dans le nord-est du Texas : c'est une des 8 000 pièces de la navette déjà récupérées, formant un gigantesque puzzle d'où les enquêteurs espèrent tirer le scéna- rio de l'accident. Très abîmée, noircie par l'échauffement lors de la rentrée atmosphérique, la tuile porte la marque d'un choc, sa partie intérieure est brûlée et de mystérieuses traces de couleur orange qui ne peuvent être d'origine naturelle. Même si les enquêteurs de la commission indépendante refusent pour l'instant de «spéculer» sur cette étrange trace orange et continuent de suivre toutes les pistes sans privilégier celle du débris.
Morceaux. Cette tuile proviendrait d'une zone de l'aile gauche de la navette assez proche du fuselage. Et donc pas très éloignée de la trappe d'accès à la cavité où se trouve le train d'atterrissage. Or, c'est de là que proviennent les premières alertes lancées par les capteurs thermiques, quelques minutes avant que l'engin ne se disloque. De ces éléments, les ingénieurs ont déjà tiré une hypothèse préliminaire pour l'accident. Sa cause : la pénétration du plasma brûlant dans l'aile, à plus de 1 000 degrés, créé par l'intense frottement de Columbia sur l'atmosphère. Une température bien supérieure à celle qui est nécessaire po