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Libération

La sécheresse, clé de l'énigme Maya.

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publié le 14 mars 2003 à 22h03

La chute des Mayas, c'est la faute à la sécheresse. L'idée est déjà ancienne de relier d'éventuelles causes climatiques au mystérieux déclin de la civilisation Maya, dans la péninsule du Yucatan (sud-est du Mexique), survenu entre 800 et 900. Dans cette région calcaire, les activités agricoles étaient en effet sous la dépendance absolue des pluies d'été.

Sauf que les historiens n'avaient pas grand-chose de précis à se mettre sous la dent côté climat et pouvaient donc explorer toutes sortes d'autres causes premières, conflits sociaux ou rivalités militaires entre cités. Ils liront donc avec intérêt un article dans la revue Science (1) où une équipe de paléoclimatologues estime avoir déniché la preuve de l'hypothèse climatique.

Curieusement, Gerald Haug est allé chercher ses données climatiques dans le bassin de Cariaco, près des côtes du Venezuela. C'est qu'il y a trouvé, dans une carotte de sédiments marins, forée dans le cadre du programme international ODP (Ocean Drilling Program), un enregistrement particulièrement précis ­ les chimistes sont parvenus à une résolution bimensuelle entre 700 et 900 ­ des débits des rivières locales durant les deux mille dernières années. Un secret révélé par les variations des dépôts de titane apporté par ces cours d'eau. Or, affirment les scientifiques, la position climatique de cette région relativement à la «zone de convergence intertropicale» qui détermine les zones de pluie durant l'été est la même que celle du Yucatan. Ce qui vaut pour