Menu
Libération

Grande lessive à coups de poignard

Article réservé aux abonnés
publié le 5 avril 2003 à 22h37

Une paire de chaussettes antifongiques, une moquette sans bactéries, des combinaisons militaires con tre les armes biologiques. Les travaux d'une équipe du laboratoire de biologie du Queens College à New York présagent une nouvelle génération de textiles high-tech. Ses chercheurs ont mis au point une molécule qui poignarde les microbes et, surtout, s'accroche solidement aux textiles naturels.

La dague moléculaire se présente en deux parties. La première, le manche en quelque sorte, se compose d'un entrelacement de deux anneaux de carbone riches en azote tandis que la lame est une chaîne de seize atomes d'hydrogène. Les propriétés électrochimiques des membranes cellulaires des champignons et bactéries attirent les microorganismes vers les «lames» d'hydrogène. Une fois à proximité, le poignard fait son office et détruit les intrus.

Mécanismes du savon. Les chercheurs ont utilisé une solution à base de ces «poignards» dont ils ont enduit des surfaces. Dans le cas du textile, l'azote des anneaux se fixe sur les macroprotéines des fibres de soie et de laine, et sur les hydrates de carbone qui composent le coton. Le tissu se présente comme une surface recouverte de lames, «comme un lit serait recouvert de verre pilé», précise Robert Engel du Queens College.

«Nous avons copié les mécanismes du savon», explique le chercheur. Les molécules des détergents repoussent la poussière ou la graisse de la même manière mais elles peinent à s'accrocher au tissu. L'équipe de Robert Engel a sali qu