Demain, c'est l'heure de vérité pour la science spatiale française. Le Cnes, l'agence spatiale française, réunit son comité des programmes scientifiques pour lui faire ses dernières propositions. Elles risquent d'être amères pour de nombreux laboratoires dont l'objet d'étude la Terre, le système solaire ou l'Univers exige des moyens spatiaux.
«Un effet dévastateur.» Le mot est d'un haut responsable du CNRS et désigne la double soustraction dont souffrent les laboratoires spatiaux. Les coupes budgétaires ordonnées par le ministère de la Recherche y sont brutales. Mais il faut y ajouter les conséquences de la crise financière du Cnes. Crise dont le nouveau patron de l'agence, Yannick d'Escatha, escompte sortir en appliquant un ordre de priorité très clair. D'abord Ariane, dont les déboires technologiques ajoutés au marasme du marché des satellites de télécommunications (les satcoms) vont coûter cher. Ensuite, un système d'observation de la Terre, civil et militaire, baptisé Pléiades. Puis le soutien aux industriels des satcoms. Enfin la science, dernière priorité, première sacrifiée.
Déjà morte, une mission de validation technologique d'un retour d'échantillon de sol martien. Sur la sellette, pratiquement tout ce qui reste du programme scientifique. Corot, un télescope destiné à détecter les séismes stellaires et, surtout, les premières exoplanètes similaires à la Terre. Megha-Tropiques, qui devait étudier la météo tropicale et les moussons. Smos, le premier satellite à pouv