Lyon envoyée spéciale
L'industrie européenne des biotechnologies a réussi hier, incontestablement, l'une de ses plus belles opérations de prestige : neuf Prix Nobel (1) ont célébré mardi à Lyon le cinquantième anniversaire de la découverte de la structure de l'ADN, en ouverture de la troisième édition de Biovision, le Forum mondial des sciences de la vie (Libération du 28 mars). Les organisateurs de cette biennale destinée à promouvoir le développement scientifique et la perception publique des biotechnologies ont gagné un pari pour le moins osé, puisque la fameuse découverte a été faite à Cambridge et à Londres et non à Lyon, et que son anniversaire tombe le 25 avril date de sa publication dans la revue Nature et non le 8...
Pierre angulaire. Cependant, en se plaçant aux avant-postes des festivités commémoratives, les biotechnologies rendent un hommage légitime à la découverte à laquelle elles doivent, aujourd'hui, leur existence. L'élucidation de la structure de la molécule de l'hérédité est, en effet, la pierre angulaire des sciences modernes de la vie et de leurs produits dérivés des tests génétiques aux organismes transgéniques. «C'est indubitablement la découverte qui a lancé la biologie moléculaire», relevait hier le Nobel François Jacob. «Ce fut le point de départ d'une révolution», a résumé la ministre de la Recherche, Claudie Haigneré. Une opinion que nul ne contestera, et certainement pas l'Américain James Watson, qui était hier, à 75 ans, la vedette lyonnaise