Alors que des populations entières d'Asie ont été lourdement contaminées par l'arsenic des eaux souterraines, une étude, publiée dans un dossier spécial de la revue Science, détaille les mécanismes d'apparition du terrible métal dans les puits de la région (1).
Creusés à la va-vite. Combien sont-ils ? Cent cinquante millions au moins, deux cents millions, peut-être plus. Ces habitants d'Asie, principalement du Bangladesh, mais également d'Inde, de Thaïlande, de Birmanie, du Népal, ont bu une eau lourdement contaminée à l'arsenic pendant près de vingt ans. Une eau tirée des vingt millions de forages percés dans les années 80 sur les conseils des experts l'ONU.
A l'époque, il y avait urgence à combattre les épidémies de dysenterie et de choléra, il fallait trouver de l'eau bactériologiquement propre. Des dizaines de millions de vies ont été sauvées.
Mais aujourd'hui, les scientifiques en ont la certitude : une forte proportion de ces puits creusés à la va-vite sont pollués à l'arsenic. Des dizaines de milliers de personnes en sont déjà mortes. Une catastrophe sanitaire que l'OMS elle-même qualifie de plus important empoisonnement de masse de l'histoire (Libération du 26 août 2002).
L'arsenic est un élément plutôt rare sur la planète. Mais il est largement réparti dans le sous-sol du globe, notamment dans les formations qui recèlent du cuivre, du plomb et de l'or. Compte tenu de son caractère métalloïde (2), on le trouve aussi dans des minerais courants comme l'alumine.
Son usage ma