Menu
Libération

Vers la révolution des réacteurs

Article réservé aux abonnés
publié le 27 mai 2003 à 23h09

Cadarache envoyé spécial

Long sera le chemin de la «branleuse» au réacteur nucléaire. Devant ladite «branleuse» ­ un capillaire agité d'un mouvement vertical frénétique permettant de former de minuscules gouttes à partir d'un jet de liquide ­ dans un labo provençal du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), la perspective de centrales nucléaires new-look semble lointaine. Elle l'est. «Pas avant 2035 pour un prototype, plutôt la deuxième moitié du siècle pour l'exploitation», estime Jacques Bouchard, le patron du CEA. C'est le calendrier du Generation-IV International Forum ­ lancé à l'initiative des Etats-Unis en 2001 ­ qui organise les efforts de dix pays (1) autour de six concepts de réacteurs révolutionnaires. Des réacteurs censés prendre la suite de la troisième génération (dont l'EPR proposé par Areva) qui pourrait remplacer les parcs actuels. Logique alors qu'ingénieurs, chimistes ou physiciens retrouvent le chemin de la paillasse et des expériences pour explorer des systèmes ­ combustibles, réacteurs, usages, déchets ­ innovants.

Céramique. Ainsi, la branleuse de Didier Dall'Ava, ingénieur au CEA, étudie la possibilité de fabriquer des combustibles nucléaires sous la forme de minuscules billes qui seraient ensuite enrobées dans plusieurs couches protectrices à base de céramique. Résistantes à plus de 1 600 °C, elles supporteraient la température infernale provoquée par l'accident majeur, la fusion du coeur où se déroulent les réactions en chaîne, empêchant ainsi la dif