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Libération

Le plutonium kazakh peut polluer, pas exploser

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publié le 30 mai 2003 à 23h12

L'ancien site d'essais nucléaires de Semipalatinsk, au fin fond du Kazakhstan, serait devenu un véritable «champ de plutonium» à ciel ouvert. Un apprenti terroriste pourrait venir y déterrer le matériau nécessaire à la fabrication d'une «bombe sale», voire même d'«un petit engin nucléaire». C'est du moins ce qu'affirment les autorités kazakhes dans un article publié ces derniers jours par Science. «Ce danger nous fait d'autant plus peur que n'importe qui peut aujourd'hui accéder au site», déclare Kairat Kadyrzhanov, directeur de l'Institut de physique nucléaire d'Almaty. Selon l'auteur du reportage, Richard Stone, ce risque de prolifération n'est pas nouveau, mais il doit être particulièrement pris au sérieux depuis les attaques terroristes du 11 septembre. En certains points névralgiques de Semipalatinsk, la terre serait intimement mêlée de «poussière de plutonium».

Il suffit de remonter de quel ques dizaines d'années

l'histoire du Kazakhstan ex-soviétique pour avoir des frissons dans le dos. Pendant quarante ans, de 1949 à 1989, le site de Semipalatinsk a été un des principaux terrains d'expérimentation des engins nucléaires soviétiques. Selon les données de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), pas moins de 456 tirs ont été effectués sur une sur face de 18 500 km2 à partir de trois zones principales : Ground Zero, où ont été réalisés 26 tirs souterrains et 87 essais dans l'atmosphère ; les montagnes Degelen, où plus de 200 explosions nucléaires souterraines