Un horizon vertigineux s'ouvre au mulet : celui de la reproduction. Issu du croisement d'un âne et d'une jument, le mulet est stérile, comme de nombreux hybrides interespèces. Ses cellules possèdent un nombre impair de chromosomes (63), caractère rédhibitoire pour les appariements chromosomiques qui préludent au développement de l'embryon (1). Mais voilà que le biologiste Gordon Woods (université de l'Idaho, Etats-Unis) et ses collègues annoncent aujourd'hui dans Science la naissance, le 4 mai, d'Idaho, un mulet obtenu par clonage. Certes, Idaho Gem n'est pas le clone d'un mulet adulte, à l'instar de Dolly qui était la copie d'une brebis âgée d'une dizaine d'années. Il est le clone d'un foetus de 45 jours. Il n'empêche, la performance est là : Idaho Gem est le premier mulet jamais sorti des entrailles d'une mule...
Digne émule de Dolly, il est issu d'une cellule ordinaire, déjà différenciée, prélevée sur le sus-dit foetus de mulet, et introduite dans un ovule de mule préalablement vidé de ses propres chromosomes. Le mulet rejoint donc le bestiaire du clonage qui compte déjà des ovins, des caprins, des bovins, des rats et des souris, et un chat. Mais c'est la première espèce stérile à avoir une descendance grâce à cette technique de procréation sans croisement sexué.
Quelles perspectives est susceptible d'ouvrir cette première ? On peut douter que le clonage devienne une technique d'avenir pour la reproduction du mulet, espèce aujourd'hui fort peu courtisée. Mais les chercheurs