Tucson (Arizona)
envoyée spéciale
Les montagnes Quinlan, au coeur du désert du Sonoran. A 2 100 mètres d'altitude, l'observatoire national de Kitt Peak en Arizona domine les terres indiennes des Tohono O'odham. Dans la nuit sans lune, le dôme blanc abritant le plus grand des 26 télescopes du site est étonnamment visible. Reflétant les lumières de Tucson (situé à plus de 80 kilomètres), sa silhouette se découpe avec netteté sur le halo jaune qui émane de Phoenix, pourtant à trois heures de voiture de l'observatoire.
Fondé en 1958 par une association d'universités américaines, Kitt Peak est en passe de perdre la bataille dans laquelle il s'est lancé il y a trente ans, pour réduire les halos urbains et en particulier celui de Tucson. «Ce n'est pas encore la crise !», plaide Richard Green, le directeur du site, en rappelant que l'Observatoire smisthonien d'astrophysique vient de choisir le site pour installer les sept télescopes de 10 mètres de son projet Veritas. Au-dessus de Kitt Peak, les lumières urbaines augmentent de seulement 20 % la lueur naturelle du ciel. Mais Richard Green admet que Kitt Peak a connu son âge d'or. Conscient de l'extension inexorable de Tucson, il souligne que ces mesures de lutte contre la pollution lumineuse ont au moins empêché la situation d'empirer. «Dans les dix dernières années, la population de Tucson a augmenté de 40% et la pollution du ciel nocturne de seulement 15%, explique-t-il. Ces mesures ont certainement sauvé Kitt Peak.»
Astrotourisme. Tuc