De la viande de brousse, des crottes de singes, et de la génétique. Voilà qui a permis à une équipe internationale de chercheurs (1) de faire une découverte fondamentale sur les origines du VIH-1, le virus d'immunodéficience humaine aujourd'hui responsable de la pandémie de sida (2). Depuis quelques années, il est établi que l'ancêtre de ce fléau est un virus nommé SIV-cpz (simian immunodeficiency virus-chimpanzee).
Années 30. Ce virus qui, comme son nom l'in dique, est porté par le chimpanzé, ressemble comme un frère au VIH-1. Du moins au plan génétique, car à cause identique, effets différents chez le chimpanzé et l'homme : le premier le tolère fort bien, familiarité qui est le signe d'une vieille cohabitation entre l'hôte et le virus. On sait également que ce SIV-cpz est passé récemment à l'homme, peut-être dans les années 30, à la faveur de contacts entre viandes infectées et plaies de chasseurs ou consommateurs. Et on suppose que les voyages, les seringues des vaccins, des mutations du virus, ont écrit la suite : la pandémie humaine. Cela, c'est l'histoire récente. Mais au début, que s'est-il passé ? D'où vient ce SIV que l'on a trouvé chez des chimpanzés d'Afrique centrale ? Provient-il d'une contamination par une autre espèce, dont l'infection est passée jusqu'ici inaperçue, et qu'il s'agirait de surveiller de près ? Ou alors est-il «né» chez le chimpanzé, «produit local» de l'adaptation d'un autre virus simien à l'organisme de l'animal ? Dans ce cas, il faut se demand