Bruno Rebelle est directeur général de Greenpeace France. Il commente les menaces de défection qui pèsent sur la Commission baleinière internationale (CBI).
Que se passera-t-il si le Japon, la Norvège et l'Islande se retirent de la commission ?
Cette décision ne changerait pas grand-chose dans la mesure où ils violaient déjà les règles. Cela permettrait de lever la supercherie et de mettre l'étiquette «tueurs de baleines» sur ces pays qui aujourd'hui bénéficient de l'image positive de membres de la commission. Mais comme ces pays n'ont pas la puissance de feu internationale des Etats-Unis, ils n'ont pas intérêt à s'isoler. Si le Japon sort, il sera encore plus attaqué sur la scène internationale. Je pense qu'il réagit violemment car il craint de créer un précédent s'il lâche sur la baleine. Il se livre à une importante activité de prédateur en milieu marin, notamment avec la pêche au thon qui représente un très gros enjeu économique. L'exploitation des baleines n'atteint que 50 millions de dollars de chiffre d'affaires. Par ailleurs, le Japon est coincé dans la stratégie qu'il a mise en oeuvre : il a fait entrer des pays comme la Guinée, la Mauritanie ou le Maroc à la commission et obtenait leur vote en achetant leurs voix. Il ne peut décemment demander à ces pays de sortir de la CBI, la ficelle serait trop grosse.
De quels moyens dispose la CBI pour faire respecter ses orientations ?
La commission n'a aucun pouvoir de police. Elle ne peut envoyer des bateaux dans les mers aust