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Libération

La Niña sur les traces de son frère

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publié le 19 juin 2003 à 23h26

El Niño se termine, La Niña s'annonce. C'est le dernier bulletin océanographique en provenance du Pacifique tropical. La vie du plus grand océan de la planète est scandée par le va-et-vient de ses eaux chaudes de surface. En temps normal, elles se concentrent sur l'ouest, ce qui explique la météo humide des Philippines ou de l'Indonésie. Parfois, elles glissent vers l'Amérique ­ un événement baptisé El Niño (l'enfant Jésus) par les Amérindiens car son apogée se situe à la fin de l'année ­ et y provoquent des pluies trop abondantes, tandis que l'ouest et le centre du bassin endurent une sécheresse persistante.

Force moyenne. En 2002-2003, El Niño montra une force moyenne, avec son cortège habituel de dégâts ­ incendies en Australie et en Indonésie, pluies sur les côtes d'Amérique, disparition des poissons au large du Pérou et du Chili. Depuis trois mois, le Pacifique retourne progressivement à une situation normale, ses eaux chaudes revenant à leur place. Le balancier va-t-il partir dans l'autre sens ? Et provoquer une Niña, phénomène strictement inverse, lui aussi perturbateur pour la météo régionale, mais pas sans côtés positifs puisqu'il s'accompagne du retour en grand nombre des poissons (sardines et anchois) dont vivent les pêcheurs péruviens et chiliens ?

Pour l'instant, les satellites franco-américains Jason et Topex-Poséidon, qui surveillent avec une extraordinaire précision les évolutions de l'océan, observent un très léger mouvement en ce sens. Mais certains modèles d