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Libération
Interview

«Il faut élever l'effort public et privé»

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publié le 23 juin 2003 à 23h30

Philippe Busquin est commissaire européen, chargé de la direction générale recherche et développement.

Les Etats-Unis recherchent l'hégémonie spatiale, notamment en matière stratégique, militaire et scientifique. Les ambitions spatiales de l'Union européenne doivent-elles se hisser à ce niveau ?

L'Union doit se doter d'une industrie spatiale de haut niveau, viser celui des Etats-Unis est encore un rêve. La technologie spatiale est cruciale pour les problèmes géopolitiques, pour la vie quotidienne des citoyens, pour surveiller l'environnement. Jusqu'à présent, l'UE n'avait pas le droit de s'occuper de questions militaires. On commence à le faire, la Commission a produit un document posant les bases d'une recherche européenne de défense, le budget est petit, mais c'est un premier pas. En outre, nous n'avons pas à copier les Etats-Unis, nous ne voulons pas une politique d'armements offensifs, mais une défense, ce qui exige des technologies spatiales comme la navigation par satellite. Pour les vols habités, nous devons garder notre potentiel. Nous avons pu vérifier, avec l'abandon de l'avion spatial Hermes en 1992, que l'indépendance dans ce domaine n'est pas compatible avec nos budgets. Avec l'ATV, le cargo automatique qui doit desservir la station, nous avons un élément technologique intéressant. Il y a aussi l'accord avec les Russes pour développer les lanceurs futurs, la perspective de Soyouz à Kourou... L'avenir est ouvert.

Faut-il construire une agence spatiale de l'Union eur