L'Union européenne doit-elle devenir une puissance spatiale ? Et si oui, est-ce avec de modestes ambitions ou carrément au niveau du leader amé ricain ? C'est le menu du Sommet spatial convoqué à Paris, aujourd'hui et demain, réunissant ministres, commissaires européens, dirigeants de l'Agence spatiale européenne (ESA), industriels et scientifiques. Mission : passer du «livre vert» selon lequel le spatial fait dorénavant partie des «compétences» de l'Union européenne au «livre blanc», qui devrait déboucher sur un «plan d'action» d'ici à fin 2003... La mécanique bruxelloise est en marche. Vers quel objectif ?
A écouter Antonio Rodota, le directeur général de l'ESA, le décalage entre discours et actes reste énorme. «Je ne dis pas, admet-il, qu'il faut se hisser brusquement au niveau des Etats-Unis, en particulier en matière de dépenses publiques.» Les chiffres parlent : les Etats-Unis investissent 0,28 % de leur produit national brut dans le spatial, soit plus de 30 milliards de dollars, quand l'Europe se contente de 0,04 %, un peu plus de 5 milliards d'euros. «Si la perception du rôle de l'espace par les responsables politiques européens semble progresser, regrette Antonio Rodota, cela ne se traduit toujours pas en termes d'engagements financiers.»
Astrophysique. Une déception d'autant plus forte que le rapprochement entre l'ESA et la Commission lui a fait espérer qu'«une porte allait s'ouvrir au plan budgétaire, mais nous n'y sommes pas encore. L'UE ne comprend toujours pa