Il n'y a pas que la surface de la planète qui chauffe, ses entrailles aussi. Cela s'appelle la géothermie et ça fait partie, avec le solaire, l'éolien et l'hydraulique, des fameuses énergies «vertes», courtisées en ces temps de lutte contre l'effet de serre. «Même s'il existe déjà des installations, la technologie souffre d'une médiatisation moindre», déplore Philippe Beutin, responsable des énergies renouvelables à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Aquifère. Pourtant, elle est bien implantée en Ile-de-France, et les réseaux existants s'étendent, comme celui de Chevilly-Larue et de L'Haÿ-les-Roses, géré par la société d'économie mixte Semhach. Le réseau des deux communes fonctionne depuis 1985, date à laquelle les pouvoirs publics ont décidé de raccorder 9 000 équivalents-logements (1). «A l'époque, on sortait de deux chocs pétroliers, le choix géothermie était dicté par des baisses de coût, signale Michel Andrès, de la Semhach. Aujourd'hui, c'est l'effet de serre qui remet ce type d'énergie au goût du jour.» Actuel lement, le réseau représente 17 500 équivalents-logements, soit 90 % des logements. Et il doit s'étendre à Villejuif en 2004.
L'eau qui chauffe Chevilly-Larue et L'Haÿ-les-Roses provient du Dogger, le principal aquifère du Bassin parisien, situé entre 1 500 et 2 000 mètres de profondeur. A ces niveaux, la température de l'eau oscille entre 75 et 80 degrés. On récupère cette source de chaleur liquide à l'aide d'un doublet, un dispos