«Il faudrait doubler les ressources européennes engagées dans l'Espace.» Dixit Philippe Busquin, commissaire européen chargé de la recherche, hier à Paris. Il participait, avec les ministres de la Recherche français et italien Claudie Haigneré et Letizia Moratti , au Sommet spatial clôturant la discussion du «Livre vert» sur la politique spatiale. Son premier objectif était d'inscrire le spatial dans les compétences de l'Union européenne. C'est fait : la Convention le propose dans son projet de Constitution. Et Busquin de souligner que le budget européen en discussion pour la période 2009-2013 devrait, pour la première fois, comporter «une ligne pour le spatial». Claudie Haigneré a pu ainsi se féliciter que «la communauté spatiale soit partie prenante dans cette dynamique de construction politique de l'Europe». Mais le sommet devait également déterminer le niveau et les moyens des ambitions de cette nouvelle puissance spatiale que l'UE souhaite devenir. Et là, c'est moins clair.
Vols habités. Dans un discours très politique, Busquin a évoqué la «souveraineté» de l'Europe passant par «l'indépendance accrue dans le domaine spatial» : «La guerre en Irak a permis à l'Europe de mesurer le fossé qui la sépare des Etats-Unis dans les applications spatiales de défense et de sécurité.» Le propos général est très ambitieux, mais vague. Pourtant, les applications militaires sont connues : surveillance à haute résolution (optique, radar) et haute fréquence, télécoms militaires protégé