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Libération

Un secteur productif malgré ses structures

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L'état de la recherche française n'est pas si alarmant.
publié le 30 juin 2003 à 23h35

«Il n'y a pas de quoi crier au désastre, ni monter sur une chaise pour proclamer le triomphe.» Jean Dercourt, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, résume ainsi un des messages que le Conseil national d'évaluation de la recherche vient de remettre au président de la République (1). La missive est «courte», 46 pages, pour un cénacle dont les rapports en comptent d'habitude des centaines. C'est qu'elle se veut claire et forte, en dépit de l'énorme paradoxe qu'elle énonce : la recherche publique française est productive malgré ses structures. En quelques chiffres et comparaisons internationales, la première partie de l'affirmation est confortée. La seconde se fonde sur l'étude des cas grenoblois et montpelliérain. Elle prouve que la meilleure recherche est le fruit de laboratoires mixtes (universités-organismes), au prix d'une multiplication des modes de financement. «On va jusqu'à huit tutelles pour un même labo», s'amuse l'académicien. Résultat d'une évolution historique ­ on a créé les organismes pour suppléer l'incapacité des universités ­, cette situation oblige les directeurs de labo à d'agiles contorsions. Parfois, c'est simple, comme la coopération étroite entre le CNRS et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour la physique des particules. Souvent, c'est complexe, comme en sciences du vivant, géosciences ou en technologies transversales, où les projets d'envergure ne peuvent démarrer que si un grand nombre d'acteurs (Université, CNRS, Inserm, Inra, If