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Libération

«Columbia» touchée dès le départ

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publié le 9 juillet 2003 à 23h45

Les enquêteurs chargés de faire la lumière sur l'accident de la navette spatiale Columbia en sont persuadés : un morceau d'isolant venu frapper l'aile gauche au décollage a provoqué une brèche dans le bouclier thermique, vouant l'équipage à une mort certaine lors de la rentrée dans l'atmosphère. Un nouveau test réalisé lundi à San Antonio (Texas) a permis aux membres du Conseil d'enquête sur l'accident de Columbia (Caib) de valider de façon spectaculaire leur théorie échafaudée au cours des cinq derniers mois.

Trou. D'un coût de 3,4 millions de dollars, ce test ­ le septième ­ était destiné à répliquer au plus près les conditions du décollage. Son principe était simple : un morceau de mousse isolante de 750 grammes, semblable à celui qui s'est détaché du réservoir externe de la navette 81 secondes après son décollage de Floride le 16 janvier, a été projeté à la vitesse de 800 km/h sur des tuiles du bouclier thermique tapissant le bord d'attaque de l'aile. Pour cela, les ingénieurs avaient reconstitué un bout de l'aile de navette, avec des tuiles en alliage composite (carbone-carbone renforcé, RCC). Creuses, très légères, celles-ci sont capables de résister à des températures de 1 650 degrés Celsius.

Le résultat ne pouvait être plus parlant : l'impact a ouvert un trou de 40 x 40 cm dans les tuiles. Le choc a été si violent que la lentille optique de l'une des seize caméras qui filmaient l'essai s'est brisée. «Nous disposons enfin d'une preuve en béton», a résumé l'un des membre