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Libération

Si la Terre s'éveille trop, les êtres s'éteignent

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publié le 25 juillet 2003 à 0h18

Et soudain, la Terre éructe d'immenses masses de magma, le ciel s'obscurcit, l'air est vicié, la vie étouffe, la vie se meurt... Fin.

Cinéma ? Certainement pas. Pour les géophysiciens, c'est là l'un des scénarios plausibles à l'origine des grandes extinctions d'espèces que la Terre a connues au fil de sa longue évolution ­ celle des dinosaures, il y a 65 millions d'années, par exemple, pour ne citer que la plus célèbre. Il existe certes un autre candidat au rôle de chevalier de l'Apocalypse : l'astéroïde, dont la collision phénoménale avec la Terre est également susceptible de provoquer un changement climatique altérant si profondément l'écosystème terrestre qu'il en devient invivable. Cependant, une étude publiée hier dans la revue britannique Nature par Hans Keppler et ses collègues de l'université allemande de Tubingen apporte un nouvel argument en faveur du potentiel dévastateur des soubresauts terrestres. L'équipe allemande a en effet réalisé, en laboratoire, une expérience qui précise comment certaines éruptions volcaniques pourraient être à l'origine d'une émanation si massive de gaz carbonique que la vie, forcément, en crèverait.

Manteau terrestre. Cette étude étaye une hypothèse discutée de longue date, et déjà confortée par des travaux menés notamment dans les laboratoires de l'Institut de physique du Globe à Paris : la Terre est la source potentielle d'un effet de serre si phénoménal qu'elle a pu être à l'origine de plusieurs vagues d'extinctions massives. Elle peut