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Libération

Bouffée d'air dans le trou d'ozone

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publié le 1er août 2003 à 0h29

Pour l'ozone du haut, cela commence à être moins pire. C'est le message d'un article à paraître dans Geophysical Research Letters (1). Une équipe américaine y révèle les premiers signes, timides mais clairs, de l'effet positif des accords de Montréal (1987) ­ organisant l'arrêt de la production des molécules «tueuses d'ozone» ­ enregistrés dans la couche supérieure de la stratosphère, entre 35 et 40 kilomètres d'altitude.

L'affaire de l'ozone stratosphérique a démarré dans les années 80. A la suite de calculs compliqués, trois géochimistes, Mario Molina, Sherwood Rowland et Paul Crutzen, avaient prédit que l'utilisation de composés chlorés (les CFC, chlorofluorocarbones) dans les réfrigérateurs ou comme gaz propulseur de mousse à raser finirait mal. Très stables, ils allaient s'élever jusque dans la stratosphère, entre 20 et 45 kilomètres d'altitude. Puis se décomposer sous l'effet des rayons ultraviolets du Soleil, et enfin participer à une succession de réactions chimiques conduisant à la destruction des molécules d'ozone, formées de trois atomes d'oxygène.

Cancers cutanés. Une prédiction vérifiée par la suite grâce aux satellites, en particulier par son effet le plus spectaculaire : le fameux «trou de la couche d'ozone». Plus précisément, une diminution drastique de la teneur de la stratosphère en ozone au-dessus de l'Antarctique à chaque été austral. Les trois compères ont reçu le Nobel de chimie en 1995 pour leur démonstration. Ardue et d'intérêt académique certain, elle