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Libération

Ces bactéries qui font la pluie

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publié le 28 août 2003 à 0h44

Non contents d'être annonciateurs de pluie, les nuages charrient un paquet de saletés. Les poussières, poussées par les vents, font de parfaits petits véhicules à microbes et bactéries, mais certains chercheurs prospectent depuis peu sur les effets indirects de ces micro-organismes sur le climat. C'est le cas d'un trio britannique de l'université d'East London, embarqué depuis un an dans un projet intitulé «Cloud Borne Bacteria» (bactéries portées par les nuages). Bactéries et virus prolifèrent sur des poussières. Si celles-ci sont suffisamment fines, c'est-à-dire inférieures à 20 microns, elles sont projetées à des centaines de mètres d'altitude, voire des kilomètres, via les turbulences de l'atmosphère. Bruce Moffett, Tom Hill et Kerry Walsh sont partis d'une hypothèse un peu folle : et si les bactéries portées par les nuages étaient à l'origine des pluies ?

Aspirateur sans sac. Pour valider cette hypothèse, les trois scientifiques «collectent» des morceaux de nuages et étudient les bactéries qui se sont arrimées aux gouttelettes d'eau. Ils organisent donc régulièrement des séances de pêche au nuage. Pour piéger leurs eaux, ils se munissent d'un aspirateur sans sac (les fameux aspirateurs britanniques Dyson), grimpent à bord d'un petit avion et volent dans les formes cotonneuses. Ils utilisent aussi de grands filets à mailles ultrafines sur lesquelles se fixent les gouttelettes. De retour au labo, l'eau recueillie est centrifugée. «On récupère des "granulés de bactéries" (1