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Libération

Une poubelle d'argile pour les déchets nucléaires ?

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publié le 5 septembre 2003 à 0h51

«L'essentiel de la découverte, c'est qu'une couche d'argile fonctionne comme une barrière très étanche.» Christian France-Lanord est coauteur ­ avec Christian Marty et Sarah Dewonck ­ d'un article paru hier dans Nature (1) où l'on évoque le futur très lointain des déchets radioactifs des centrales nucléaires et leur éventuel enfouissement définitif.

L'une des pistes explorées pour trouver un coffre-fort naturel capable de tenir le choc durant des centaines de milliers d'années se trouve dans le sous-sol de l'est du Bassin parisien. Près de Bures (à la limite de la Meuse et de la Haute-Marne), l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) creuse un laboratoire souterrain dans une couche d'argile, du cavollo-oxfordien, à 450 mètres sous la surface. L'objectif est d'apporter des premiers éléments d'information aux parlementaires, dans la perspective du rendez-vous fixé en 2006 par la loi Bataille qui organise les recherches sur la gestion des combustibles irradiés.

Milliers d'années. Parmi les questions clés posées par l'enfouissement des déchets radioactifs, l'une des principales est, bien sûr, le degré d'imperméabilité de ladite couche, sur des durées compatibles avec la diminution de la radioactivité, qui se compte en milliers d'années pour redescendre à celle du minerai d'uranium. «La réponse n'était pas facile à obtenir, car les géologues ont surtout étudié la circulation de fluides dans les aquifères et non dans les "aquitards" ­ vocable anglais désigna