Menu
Libération

Quand la noctuelle a chaud, c'est la faim des haricots

Article réservé aux abonnés
publié le 6 septembre 2003 à 0h52

La canicule a provoqué des phénomènes surprenants : elle a permis la prolifération tout à fait inhabituelle en France d'une chenille de papillon de nuit, l'Heliothis armigera, plus connue sous le nom de noctuelle de la tomate.

L'insecte s'en est pris aux cultures du Sud-Ouest, dévorant haricots verts et maïs doux, empêchant des récoltes essentiellement destinées aux conserveries. Privé de sa matière première, Sud-Ouest Légumes (SOL), détenu à 50 % par Bonduelle, a mis au chômage technique 318 travailleurs saisonniers des usines de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), Bordères (Pyrénées-Atlantiques) et Labenne (Landes). Les professionnels et le service régional de la protection des végétaux estiment à 30 % les pertes pour les récoltes de haricots et de maïs, la canicule et la sécheresse ayant déjà ralenti le développement des plantes.

Champs de coton. La noctuelle de la tomate est bien connue des experts travaillant dans les régions chaudes, où l'insecte fait des ravages, notamment dans les champs de coton. En Europe, elle choisit volontiers la tomate, mais fait aussi des apparitions dans les champs de maïs comme en 1997 ou en 2000. «Mais jamais nous n'avions connu le niveau d'attaque de cette année, constate Jean-Marc Cantegrit, responsable du service agronomie de SOL. Nous avons piégé des papillons dans des proportions très importantes. D'habitude, les Pyrénées faisaient office de barrière, elle a été franchie cette année.» La noctuelle a envahi entre 4 000 et 5 000 hectares