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Libération

Les militaires prêtent leurs «joujoux»

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publié le 24 septembre 2003 à 1h06

Bruyères-le-Châtel, Bordeaux envoyé spécial

«Venez donc utiliser nos superordinateurs et nos mégalasers trop coûteux pour vos budgets», susurrent les patrons du Commissariat à l'énergie atomique aux chercheurs civils. Etudier les explosions d'étoiles, le fonctionnement d'un laser, calculer les multiples repliements d'un prion pathogène, simuler un séisme... Entre actions déjà réalisées et projets, c'est une véritable offensive de charme, avec un leitmotiv, «l'ouverture», martelé par Alain Delpuech, directeur des applications militaires (DAM) devant des médias invités à constater la rupture avec la tradition de secret et d'isolement. Lancée dès la décision simultanée d'arrêter les essais nucléaires et de les remplacer par un vaste programme de «simulation», cette ouverture prend un tour concret avec la mise en service récente de ses deux premiers instruments : l'ordinateur Tera (lire encadré), à Bruyères-le-Châtel (Essonne) et la ligne prototype du laser Mégajoule, à Bordeaux.

Concevoir, fabriquer et garantir les armes nucléaires ­ ogives des missiles de la force océanique et des bombardiers ­ sans recourir aux essais bannis depuis 1995 par décision présidentielle et la signature du traité d'interdiction des essais nucléaire (TICE), c'est le pari que la DAM entend réussir avec son programme «Simu lation». Il vise à garantir la capacité du CEA à «entretenir les armes existantes, concevoir et fabriquer les futures», explique Alain Delpuech. A ceux qui doutent du concept ­ on a vu