Depuis lundi, le bouillon des micro et nanotechnologies infuse dans la cuvette des Alpes. Chercheurs et industriels devisent à Grenoble sur l'avenir des sciences de l'infiniment petit dans le cadre des rencontres Minatec, du nom du complexe grenoblois qui sortira de terre en 2005 et lancé à l'initiative du CEA (1).
Pendant cinq jours, la crème des chercheurs doit séduire investisseurs et capitaux-risqueurs venus faire leur marché. «Nous avons ciblé un public très large, admet Jean Therme, le futur patron de Minatec. Nous voulions aborder les aspects économiques et scientifiques du dossier.» En marge de ces rencontres, une poignée d'autoproclamés «simples citoyens» (2) tente de sensibiliser les Grenoblois, et les autres, aux risques posés par les nanotechnologies. Les citoyens font office de vigie pendant que les conférenciers égrènent les avantages du nanomonde, ainsi que ses retombées sonnantes et trébuchantes. Mais, de sécurité et d'impact sur l'environnement, il ne sera pas question à Grenoble. C'est pourtant un débat émergent aux Etats-Unis, où ce sont les chercheurs qui ont pris les devants. Pour eux, l'objectif est clair : il faut absolument éviter que se répète le même scénario de rejet par le public que les OGM.
En matière de nano- sciences, les Américains ont quelques longueurs d'avance. Le gouvernement américain a lancé une grande initiative nationale en nanotechnologie (INN) en consacrant plus de 700 millions d'euros à ces recherches en 2003, tandis qu'en France on