Il y a environ 5 000 ans, les «Anglais» ont brutalement abandonné le poisson au profit du steak-légumes. C'est ce que laisse entendre une étude publiée aujourd'hui dans Nature, qui constate un net changement alimentaire au début du néolithique.
On sait depuis longtemps que l'introduction d'animaux d'élevage et de plantes domestiques au néolithique (il y a entre 4 500 et 5 200 ans), qui marque le passage d'une société basée sur la chasse et la cueillette vers l'agriculture, a changé les habitudes culinaires. Mais il restait des doutes sur la durée de cette transition : brutale ou étalée dans le temps ? Pour répondre à cette question, les archéologues conduits par Michael Richards à l'université de Bradford (Grande-Bretagne) ont analysé les os de leurs lointains ancêtres.
«Les os fixent les éléments organiques», explique Serge Cassens, du laboratoire de préhistoire de l'université de Nantes. «Lorsque le régime alimentaire change, on peut le détecter en examinant la composition du collagène.» Le rapport entre les quantités de carbone 13 et de carbone 12 trahit le régime alimentaire. Dans le cas d'une dominante alimentaire d'origine marine, ce taux est très différent de celui provoqué par la consommation de céréales et de viande.
Les chercheurs ont analysé les restes de 164 individus du néolithique et 19 autres datant du mésolithique (la période précédente, entre 9 000 et 5 200 ans) retrouvés en Grande-Bretagne. Seuls quelques-uns de ces ossements provenaient du bord de mer car la