Petite, mais futée. Comme son nom l'indique, Smart-1 (la première des «Small Missions for Advanced Research in Technology») ne boxe pas chez les lourds. Avec moins d'un mètre de côté et 370 kilos toute mouillée, la petite sonde lunaire de l'Agence spatiale européenne joue même en catégorie rikiki. Elle a décollé à bord d'une Ariane hier à l'aube, depuis Kourou. La sonde joue le passager presque clandestin. Le vol 162 d'Ariane avait en effet comme objectif commercial la mise sur orbite de deux géants 2,75 tonnes pour un satcom indien Insat-3E et 1,52 tonne pour e-Bird (Eutelsat) destiné à l'Internet haut débit. Un vol de routine, donc. Mais la puissance d'Ariane 5 permet de loger dans sa coiffe ce troisième passager singulier, chargé de valider des technologies nouvelles en propulsion, communication et instrumentation scientifique.
Vaisseau écolo. Rallier la Lune en dix-sept mois ! Quand Apollo parcourait les 350 000 kilomètres en trois jours... A première vue, la performance de Smart-1 n'a rien pour inciter à l'enthousiasme. Pourtant, les ingénieurs du Cnes et de la Snecma, qui ont conçu et fabriqué l'engin, n'hésitent pas à parler de révolution, voire de science-fiction. Car Smart-1, écolo en diable, se meut avec l'énergie du Soleil. Transformée en électricité par ses deux panneaux solaires de sept mètres de long, elle ionise un gaz du xénon puis accélère les ions produits dans un champ électrique. L'expulsion de ces ions par l'arrière du vaisseau le p