L'opération taïkonaute a un nom de code : 921. 92 comme 1992, date de la décision du Conseil d'Etat, 1 comme priorité n° 1. Lorsqu'elle lance ce projet, la Chine sait qu'elle ne peut y parvenir seule. Aussi fait-elle son marché en Russie. Dès avril 1993, cinq Chinois se rendent à la Cité des étoiles, près de Moscou, pour apprendre à sélectionner et former un cosmonaute. En 1995, la Chine passe commande aux Russes : système de sauvetage, contrôle thermique, système d'amarrage, support-vie du Soyouz, tenues de vol...
En 1996, la coopération commerciale et politique s'accélère. Deux taïkonautes commencent leur entraînement à la Cité des étoiles : les pilotes de chasse Wu Tse et Li Tsinlung. En mars 1998, une image révèle que Shenzhou, le «vaisseau divin» des fils du Ciel, est largement inspiré du Soyouz, doté de deux panneaux solaires supplémentaires et d'un compartiment orbital légèrement plus gros.
Pendant ce temps, sur la base de Jiuquan, on s'affaire à répéter le tir d'un vol habité. Le 19 novembre 1999, par une nuit glaciale, une fusée Longue Marche-2F s'élance propulsant une capsule Shenzhou, surmontée de la tour d'éjection de sauvetage copiée sur le modèle russe. Shenzhou-I emporte des expériences et un mannequin bardé de capteurs. La capsule revient sur Terre le 20 novembre, suivie par quatre navires de poursuite radio de la flotte. C'est le navire n° 3 qui donne l'ordre de rentrée, depuis l'Atlantique Sud (1). Shenzhou se pose dans le désert, en Mongolie-Intérieure, à 12