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Libération

Embarquement spatial chinois très spécial

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publié le 15 octobre 2003 à 1h23

Pékin de notre correspondant

La révolte gronde en Chine autour du lancement du premier spationaute chinois dans l'espace, en principe aujourd'hui. Non pas autour du projet lui-même, qui remplit de fierté la majorité des Chinois, mais de la décision de la télévision nationale CCTV de ne pas diffuser en direct l'envol de la fusée Longue Marche-2F et de la capsule Shenzhou-V (Vaisseau divin) à partir d'un pas de tir situé à Jiuquan, en Mongolie-Intérieure.

Sur les forums Internet, seul lieu de débat en Chine, les réactions des internautes sont outrées : «Nous demandons le direct», écrit un intervenant sur Sina.com, qui répète cette phrase à l'infini. Un autre accuse les scientifiques d'être superstitieux et de redouter l'échec en cas de retransmission télé. Un troisième s'insurge : «Vous avez dépensé 3 milliards de dollars, et vous ne nous laissez même pas voir.» Un autre internaute, enfin, va jusqu'à soupçonner le pire : «S'il n'y a pas de direct, c'est qu'il n'y a personne dans la capsule...»

Douche froide. Les autorités chinoises sont ainsi victimes de leur propre effort de relative «transparence». En annonçant à l'avance le lancement, contrairement à une habitude bien ancrée de ne révéler de telles opérations qu'une fois achevées et couronnées de succès, Pékin a pris le risque de créer une forte attente dans l'opinion. Les premières rumeurs ont d'abord été publiées dans la presse de Hongkong, mais ont vite été confirmées officiellement. L'excitation a été alimentée par des pro