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Libération

Pataquès pour un Tokamak

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publié le 20 novembre 2003 à 1h58

Où va-t-on construire le Tokamak Iter, destiné à domestiquer le feu des étoiles ? Une machine mondiale, à 10 milliards d'euros, où les physiciens tenteront de dompter un gaz chauffé à cent millions de degrés afin d'ouvrir la voie à une nouvelle source d'énergie, en théorie inépuisable et propre.

Europe, Japon et Canada sont candidats pour l'héberger. La décision finale sera prise le 18 décembre, lors d'une ultime négociation entre les partenaires d'Iter : Europe, Etats-Unis, Canada, Russie et Japon. Le site canadien de Clarington paraissant peu soutenu, la partie se joue entre Japon et Europe. Cette dernière exerce un leadership mondial sur cette technologie avec les deux meilleurs tokamaks actuels ­ le Joint European Torus à Culham (Royaume-Uni) et Tore Supra à Cadarache (France). Ses équipes, dirigées par Robert Aymar, du Commissariat à l'énergie atomique, ont joué un rôle majeur dans la définition de la machine. Pourtant, s'alarment les négociateurs européens dans une lettre-SOS envoyée le 9 novembre aux ministres et à la Commission européenne, «il est clair que, s'il n'y a pas une décision pour un site européen le 27 novembre, le site japonais sera la solution préférée par la plupart des délégations».

Pas de dialogue. Cet avertissement résulte d'un pitoyable pataquès diplomatique intra-européen. La compétition sera dure, et l'Europe n'a toujours pas tranché entre les deux sites proposés, Vandellos, près de Barcelone, en Espagne, et Cadarache, au nord d'Aix-en-Provence. Une