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Libération

Le filon des diasporas de chercheurs

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publié le 25 novembre 2003 à 2h02

«Osons le pari diaspora.» C'est le propos d'un diplomate français, en quête d'un moyen enfin efficace pour améliorer la coopération scientifique avec le Sud, en particulier les pays africains. Et, en tout cas, ce qui ressort d'un rapport d'«expertise collégiale», commandité par le ministère des Affaires étrangères à l'IRD (Institut de recherche pour le développement) et rendu public jeudi dernier (1). Mission des experts : recommander ou déconseiller au ministère d'encourager la formation de «diasporas scientifiques et techniques» (DST)et de soutenir leurs actions visant à aider leurs pays d'origine.

«Embryonnaire». Ces DST sont des «collectifs auto-organisés d'expatriés», souvent «enfants d'Internet», des associations de chercheurs et ingénieurs étrangers travaillant en France. Programmes de recherche, formation, diffusion des connaissances, participation à des réseaux d'expertise : leur palette d'activités est large. Un phénomène encore «embryonnaire», admet le diplomate Christian Connan, en charge du dossier, mais qui promet de croître et de durer. Réponse des experts : c'est une bonne idée.

Cette conviction repose d'abord sur «un constat». «La circulation des compétences ne va pas s'arrêter demain», explique Remi Barré, professeur au Conservatoire des arts et métiers et coordinateur de l'expertise. La circulation des compétences, c'est ce que l'on nomme, en langage politiquement correct, l'ex-«brain drain», ou pillage des cerveaux du Sud par le Nord. Ainsi, sur un potentie