Cadarache envoyé spécial
Une bataille vient d'être remportée, mais pas encore la guerre. Et la dernière manche s'annonce «serrée», comme l'a avoué hier la ministre déléguée française à la Recherche, Claudie Haigneré, en visite à Cadarache (Bouches-du-Rhône), où elle a été accueillie en véritable héroïne.
Après avoir mis fin in extremis à ses conflits internes sur le dossier Iter (Libération d'hier), l'Union européenne doit franchir un dernier obstacle : convaincre les quatre grands bailleurs de fonds qui participent à ce gigantesque projet scientifique les Etats-Unis, la Russie, la Chine et la Corée du Sud que le site de Cadarache, près d'Aix-en-Provence, est meilleur que celui de Rokkasho-Mura, au nord du Japon. Il s'agit d'accueillir un centre de recherche sur la fusion nucléaire qui laisse espérer une source d'énergie peu polluante et presque illimitée.
L'enjeu de cette dernière bataille est à la hauteur du budget nécessaire à Iter : 10 milliards d'euros, étalés sur trente ans.
Techniquement, le dossier français ne manque pas d'atouts. Iter serait installé à côté du CEA de Cadarache, un des centres de recherche sur la fusion de l'atome les plus performants au monde, et dans lequel travaillent déjà plusieurs centaines de chercheurs. L'environnement est ravissant, au coeur de la Provence, ce qui devrait plaire au millier de scientifiques du monde entier, obligés d'y déménager avec toute leur famille. A l'inverse, Rokkasho-Mura ne dispose pas de centre de recherche déjà exis