Janvier 1700, Japon. Sur la côte Pacifique, c'est l'alerte. Une vague - un «tsunami» - vient de déferler sur de nombreuses localités. Ici, des maisons de bord de mer s'écroulent sous le flot. Là, un navire chargé de riz fait naufrage. Après le drame, les chroniqueurs locaux notent les pertes, localisent les destructions... au grand bonheur des géophysiciens du XXIe siècle. Parmi lesquels un trio nippo-américano-canadien, qui reconstitue (1) cet événement et avertit.
Soupçon. Selon leurs calculs, la cause de ce tsunami, modeste, n'est autre qu'un gigantesque séisme survenu de l'autre côté de l'océan, sur la côte américaine. Un séisme dont la répétition menace toute la côte, du nord de la Californie à la Colombie britannique. Kenji Satake, Kelin Wang et Brian Atwater valident un soupçon né au début des années 80. Et amplifié en 1996, lorsque des géologues japonais ont subodoré que la cause du tsunami de 1700 se situait en Amérique du Nord. La zone de subduction de Cascadia la plongée de la plaque tectonique océanique Juan de Fuca sous la plaque continentale d'Amérique du Nord jusqu'alors considérée comme peu active, pourrait provoquer des séismes rares, deux en mille ans, mais dévastateurs. «De magnitude supérieure à 8» sur l'échelle de Richter, expliquent les géophysiciens, quand celui du 17 août 1999, en Turquie, fit 20 000 morts avec une magnitude de 7,4.
Depuis vingt ans, études de terrain et calculs tentent de déterminer la puissance des séismes passés de cette région,