Le tempo est presque trop parfait. Le forcing diplomatique européen pour obtenir la localisation du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter à Cadarache (Bouches-du-Rhône) s'accélère. Le 20 décembre, une réunion à Washington doit rassembler l'Union européenne, le Canada, la Russie, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis pour trancher entre les deux sites proposés, Cadarache et Rokkasho-Mura, au nord du Japon. Surprise : vendredi, le Commissariat à l'énergie atomique annonce que ses équipes viennent de battre le record de durée d'un plasma (gaz ionisé) prisonnier de champs magnétiques et chauffé à blanc.
Record battu. Le tokamak provençal Tore Supra, qui préfigure Iter par sa technologie des aimants supraconducteurs, apporte une nouvelle démonstration de sa supériorité. Avec 6 min 30, il bat le précédent record de durée, qu'il détenait, de 4 min 25. En outre, un gigajoule d'énergie a été extrait du plasma (1). En comparaison, le record japonais est inférieur à une minute de décharge dans le plasma et 200 mégajoules d'énergie.
L'Europe marque donc son avance technologique sur les deux indices de performance d'un tokamak : la durée de confinement du plasma à Cadarache avec Tore Supra, et la puissance dégagée par les réactions de fusion, le record de 17 MW thermiques appartenant au Joint European Torus de Culham (Royaume-Uni). L'expérience réussie de Tore Supra vient à point, même si la direction de Cadarache se défend de l'avoir programmée en fonction de l'ag