Aujourd'hui, divorce à l'amiable dans l'espace. La sonde européenne Mars Express devait à 9 h 31, heure de Paris, expulser son bébé, l'atterrisseur Beagle 2, à l'aide d'un simple ressort déclenché par pyrotechnie. Si tout se passe bien, ce dernier filera alors vers son destin. Glorieux, si le malicieux et minuscule engin parvient à se poser en douceur sur le sol de Mars dans la plaine d'Isidis Planitia au matin du 25 décembre. Ou fatal, si la technologie faillit à poser le premier robot européen sur un corps extraterrestre. Après la séparation, Mars Express effectuera une manoeuvre cruciale.
Pour mettre sur la bonne route Beagle 2, dépourvu de tout moyen de propulsion, elle s'est mise en danger, en se positionnant sur une trajectoire de collision avec la planète. En outre, Beagle 2 ne dispose que de peu d'énergie sur ses batteries six jours maximum en attente du déploiement de ses panneaux solaires après son arrivée au sol. Aussi la sonde s'en sépare le plus tard possible. Il lui faut maintenant se dégager de cette trajectoire risquée, faute de quoi elle irait s'écraser sur Mars, distant encore de 1,4 million de kilomètres. Au lieu de viser un point à 260 km d'altitude afin de se mettre en orbite, le jour de Noël. Terme d'un voyage commencé le 2 juin 2003, à Baïkonour, au faîte d'une fusée Soyouz.
Se mettre en orbite martienne, ou se poser sur la planète rouge, requiert un pilotage au petit poil. Grandes vitesses et menaces de crash irrémédiable se conjuguent pour donn