Bébé largué et en bonne santé. C'est le message que la sonde Mars Express aujourd'hui à 150 millions de kilomètres de la Terre et à 1,2 million de Mars a envoyé à ses astronavigateurs de l'Agence spatiale européenne hier matin. Un message rassurant. De surcroît appuyé par une image peu courante : on y distingue le disque brillant du petit robot conique Beagle 2 qui doit se poser le 25 décembre sur la planète rouge. Prise par une caméra placée sur la sonde, moins d'une seconde après la séparation, lorsque le robot était à vingt mètres de Mars Express. Elle témoigne du premier succès sur le «chemin critique», la succession d'opérations où se joue la réussite ou la mort d'une mission spatiale, depuis son lancement le 2 juin 2003 par une fusée russe à Baïkonour.
Balistique. Après avoir lancé l'atterrisseur vers la planète, Mars Express s'est retournée pour braquer son antenne vers la Terre et envoyer son message de succès. Ce samedi matin, elle doit mettre en marche ses moteurs pour une légère mais vitale correction de trajectoire, faute de quoi elle s'écraserait sur Mars au lieu de se mettre en orbite. Pour Beagle 2, les dés sont jetés. Jusqu'au matin de Noël, l'engin n'a plus aucun moyen d'agir sur sa trajectoire, purement balistique. Vivant sur ses batteries, le robot compte uniquement sur les lois de la gravitation pour rallier Mars.
Les astronavigateurs de l'Esoc le centre de contrôle de l'ESA, à Darmstadt en Allemagne Ñ n'auront aucune nouvelle du robot qui ne pourra c