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Libération

Iter: le site n'est pas encore choisi

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publié le 22 décembre 2003 à 2h26

On s'appelle et on se (re)fait une réunion. Maigre bilan, samedi, de la conférence à six (Union européenne, Etats-Unis, Japon, Russie, Chine, Corée du Sud) tenue à Reston, près de Washington, pourtant présentée comme décisive pour le choix du site d'Iter, le réacteur expérimental à fusion nucléaire. En lice, deux sites seulement: Cadarache (France), pour l'Union européenne, et Rokkasho-Mura, pour le Japon. Malgré une longue préparation, les négociateurs n'ont pu se mettre d'accord. Ni trancher par un vote, pratique peu usitée dans ce type de coopération internationale. En langue de bois diplomatique, l'échec se dit : «Nous avons besoin de procéder à davantage d'évaluations avant de prendre notre décision basée sur un consensus.»

Pourtant, cela avait bien commencé. Avec une déclaration enthousiaste du ministre américain à l'Energie, Spencer Abraham : «Pendant la durée de vie d'un enfant né en 2003, la demande en énergie triplera par rapport à ce qu'elle est aujourd'hui. Si la fusion marche, elle arrivera au bon moment. Elle sera là pour répondre au besoin croissant de sources d'énergie propre dans le monde entier.» Le projet vise en effet à domestiquer la réaction de fusion nucléaire, celle qui fournit leur énergie aux étoiles... ou aux bombes H.

Son principe est simple et connu depuis 1958 : obliger des noyaux atomiques légers ­ hydrogène ou isotopes de l'hydrogène ­ à fusionner, ce qui dégage une formidable énergie. Sauf que tout est si délicat dans cette technologie ­ aimant