Dans moins de 24 heures, l'Europe débarque sur Mars. Ou s'expose à la panne technique fatale, au crash irrémédiable, à la perte de communications... La tension monte à l'ESOC (à Darmstadt, en Allemagne), d'où les astronavigateurs de l'Agence spatiale européenne pilotent les sondes martiennes. Mais aussi dans les laboratoires où des dizaines d'astrophysiciens ont préparé les instruments qui vont tenter de dévoiler les mystères de la planète.
Jusqu'ici, tout est presque parfait. Beagle 2, le petit robot qui doit se poser près de l'équateur, a été largué par la sonde Mars Express. Plus rien ne peut l'empêcher de pénétrer l'atmosphère martienne au bon endroit et sous le bon angle. Il lui reste à réussir sa descente, sous parachute, puis son atterrissage, amorti par des airbags. De son côté, Mars Express a réussi sa manoeuvre destinée à le mettre sur la bonne trajectoire. Seul point noir : sa puissance électrique sera diminuée par une petite panne. Lors de son passage au plus près de la planète, à 250 km d'altitude, elle allumera son moteur principal pour ralentir sa course afin de se faire capturer par Mars.
En cas de succès, champagne mérité : les deux tiers des missions envoyées explorer la planète rouge ont échoué. Puis, au travail. Sur Mars Express se trouve une panoplie d'instruments radar, caméras visible et infrarouge, spectromètres... pour étudier la composition des rocs et de la poussière, la glace du sol, les fuites de gaz vers l'espace, la répartition de l'oxygène,