Dimanche de gloire pour la Nasa. Son patron, Sean O'Keefe, a ostensiblement dégusté du champagne pour fêter le succès : Spirit s'est posé sur Mars comme à la parade. Malgré la dangerosité de l'arrivée à 20 000 km/h dans l'atmosphère martienne d'un engin frisant la tonne. Bouclier thermique, fusées, parachutes, airbags... tout a fonctionné à merveille. Notre voisine, déjà sous le regard de trois orbiteurs ­ Mars Global Surveyor, Mars Odyssey, Mars Express (de l'Agence spatiale européenne) ­, reçoit la visite d'un robot mobile sophistiqué.

Cratère. Pesant près de 180 kg, monté sur six roues, haut d'1,50 mètre et porteur d'instruments scientifiques, durant au moins trois mois, il va chercher trace des climats anciens de la planète. Après la mise en orbite réussie de Mars Express, et malgré l'échec de Beagle 2 son atterrisseur, l'année martienne tient ses promesses. Et ce n'est pas fini : le 25 janvier, le rover Opportunity doit atterrir à son tour. L'exploration de la Planète rouge prend un tournant décisif. Spirit a déjà envoyé ses premières images du cratère de Gusev, une étendue plate, recouverte d'une fine poussière et parsemée de rocs. L'une des régions les plus basses de Mars, une dépression de 170 km de diamètre creusée par le choc avec un astéroïde, il y a plus de 3,5 milliards d'années. Aujourd'hui froid ­ entre -100 °C et 0 °C ­ et archisec, fut-il un lac énorme il y a 3 milliards d'années ? Il est relié à une autre plaine basse, à près de 1 000 km au sud, par une sinu