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Libération
Interview

«Révéler l’histoire de l’eau sur la planète»

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publié le 5 janvier 2004 à 21h41

Nathalie Cabrol travaille au centre de la Nasa à Ames (Californie). Après une thèse à Paris en 1991, elle poursuit l’étude de Mars aux Etats-Unis depuis 1994, faute de poste en France. Elle a proposé le cratère Gusev pour l’atterrissage de Spirit, et fait partie de son équipe scientifique.

Quels sont les objectifs de Spirit ?

Chercher et étudier les rocs et les sols susceptibles de révéler l'histoire passée de l'eau sur Mars. Porteurs de mini-foreuses, Spirit et Opportunity vont décaper la surface des roches pour obtenir des coupes nettes permettant d'étudier les minéraux. Spirit testera des hypothèses sur l'origine de Gusev, qui pourrait avoir abrité un lac depuis longtemps asséché. Le rover cherchera des minéraux bien spécifiques associés à la formation de lacs de longue durée ou épisodiques, des lignes de rivage, des dépôts finement stratifiés. Mais l'hypothèse lacustre n'est pas la seule. Spirit pourrait trouver des matériaux volcaniques, car Apollinaris Patera, un volcan de 5 000 m, se trouve à seulement 250 km au nord. Des matériaux volcaniques peuvent recouvrir en partie les dépôts lacustres. Gusev est un site ancien, intensément bombardé par des météores et des astéroïdes. Des chocs qui peuvent remonter des matériaux plus vieux à la surface et les disperser autour des cratères. Mais Spirit pourrait aussi trouver des dépôts glaciaires, des matériaux apportés par le vent. Aucune de ces hypothèses n'est exclusive. Depuis 3,5 milliards d'années, le bassin a subi de