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Libération
Interview

«Une situation dangereuse pour l'avenir de notre pays»

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publié le 8 janvier 2004 à 21h46

Alain Trautmann, codirecteur de département à l'Institut Cochin (Inserm-CNRS), participe à l'initiative d'une pétition, rédigée collectivement mi-décembre, qui demande au gouvernement de revoir sa politique de recherche. Les 154 premiers signataires, responsables d'équipe ou de laboratoire, menacent de démissionner de leurs fonctions de direction s'ils ne sont pas entendus.

Pourquoi avoir pris cette initiative ?

Depuis deux ans, la recherche publique est soumise à une diminution inquiétante de ses moyens d'action. En décembre, l'annonce du recrutement 2004 ­ avec suppressions de postes par centaines ­ a été ressentie comme un coup de massue. L'Inserm ne va ainsi recruter que 30 jeunes chercheurs contre 95 en 2002. Le contraste entre le discours officiel et la réalité devenait insupportable. C'est ce qui nous a poussés à réagir ainsi, notamment pour rassembler le maximum de collègues, quelle que soit leur opinion politique.

Quels sont vos objectifs ?

Nous demandons deux mesures d'urgence. D'abord, le versement immédiat des crédits de paiement aux organismes de recherche votés par le Parlement, dont le retard, pour les crédits 2002, approche les 200 millions d'euros pour le CNRS et l'Inserm. Ensuite, l'augmentation du nombre de postes, quels qu'ils soient, offerts aux jeunes en 2004.

S'y ajoutent deux démarches de plus long terme. Nous dénonçons la volonté du gouvernement de court-circuiter les organismes de recherche. Les plans ou priorités décidés sur une base politique, comme le