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Libération

Série noire spatiale au Japon

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publié le 12 janvier 2004 à 21h55

Tokyo, de notre correspondant.

Dix ans après les débuts de la conquête spatiale japonaise, inaugurée avec le tir réussi de la fusée H-2 en février 1994, l'archipel a-t-il encore les moyens de se hisser au rang de puissance spatiale indépendante ? La question, que l'on croyait enterrée, refait surface et taraude les dirigeants de la Nasda (l'agence japonaise de développement spatial) après la série d'échecs cuisants et très coûteux essuyés par le pays ces derniers mois.

L'abandon récent du programme de la sonde Nozomi (Espoir) est l'un des derniers coups durs en date. Lancée en 1998 vers Mars, Nozomi aurait dû atteindre un an plus tard l'orbite autour de la planète rouge. Mais, à l'inverse de la sonde européenne Mars Express, les tentatives pour la mettre sur le droit chemin sont restées vaines. Après des déboires liés à sa consommation de carburant, ses circuits ont été endommagés en avril 2002 par les rejets dans l'espace d'une éruption solaire. Les efforts pour réparer à distance le moteur principal défaillant n'ont rien donné. La décision a été prise de clore sa mission. «L'espoir de sauver la sonde était mince», a justifié Ichiro Nakatani, responsable du programme. Outre le gâchis financier (une perte de 20 milliards de yens soit 153 millions d'euros), l'échec a jeté un nouveau doute sur l'ambitieux programme spatial nippon.

Budgets. Choqués par la perte de Nozomi, première sonde made in Japan devant partir si loin dans l'espace (plus de 50 millions de kilomètres), des scie